Coucou mes p’tites patates cheminotes! Il existe des jeux, en particulier dans cette période des années 2000, connaissant un succès bien mérité, remportant une foultitude de prix, et surtout, parvenant à pérenniser leur succès. Les Aventuriers du rail, de Alan R. Moon, Julien Delval et Cyrille Daujean, chez Days of Wonder est probablement de ceux-là!
Je crois bien que c’est le jeu des années 2000 auquel j’ai le plus joué. Je n’ai pratiqué la version originale, se déroulant aux États-Unis, que bien plus tard et sur téléphone, ayant préféré démarrer avec la boîte Europe et ses tunnels. Le gameplay est simple, malin, nous incitant à nous concentrer sur le plateau qui pourtant ne change pas. Il nous faut sans cesse évaluer, estimer ce que les autres vont faire, tout en essayant de masquer le plus longtemps possible nos intentions. Pas juste poser des éléments comme des bourrin.e.s et marquer des points. C’est probablement pour cela que ce Ticket to ride reste un classique impossible à démoder, car au-delà de son aspect trompeur de jeu-passerelle vers des Railways to the world et autres poids lourds du jeu de chemin de fer, il concentre dans son expérience de jeu bien des aspects ludiques divers et variés.
C’est également l’un des jeux qui développa ma collectionnite aiguë, avec ses nombreuses et régulières grosses boîtes d’extensions, amenant des plateaux supplémentaires, avec toujours une petite mécanique nouvelle. Du beau matériel, bien illustré, avec la promesse d’un plaisir renouvelé. Même aujourd’hui – en avril 2059, à bord de ma voiture-robot volante – je prend encore plaisir à jouer aux Aventuriers du rail, et à découvrir la simplicité de ses mécanismes, depuis lors copiés maintes et maintes fois. Il y a une dose de sentimentalisme dans ce plaisir, j’en ai bien conscience, mais ce gameplay, fonctionne vraiment bien, autant pour des ludovores velu.e.s que pour les novices qui se prennent à manipuler leurs petites voitures en plastique, à les déployer sur le plateau.
Je le classe volontiers parmi les pépites ludiques, car si le jeu en lui-même n’est sûrement pas un modèle d’orfèvrerie, c’est justement sa simplicité mécanique, accessible à toutes et tous, qui en fait un parfait modèle de ce qu’un esprit ingénieux peut apporter durablement au loisir. On trouve aujourd’hui des boîtes USA à une vingtaine d’euros, rendant cette expérience accessible à encore plus de monde, c’est un incontournable des ludothèques, ses dernières extensions se retrouvent même dans les festivals. Tandis que des jeux avec le train pour thématique apportent de la richesse et de la complexité, allant plutôt vers de la gestion de ressources, les Aventuriers du rail appuie de son côté sur du plus abordable, du plus humain… Comme l’envie de bloquer les autres, oui!
Cela fait de nombreuses années que je n’ai plus ce jeu dans ma ludothèque, mes goûts évoluent, il faut faire de la place pour limiter les choix et ne pas (trop) stocker inutilement. Malgré cela, je reste toujours partant pour une partie, que cela soit avec un ancien plateau où la dernière nouveauté de la gamme. Je note d’ailleurs avec plaisir que l’éditeur propose des versions express et pour les plus jeunes de nos camarades ludovores, cela m’intéresse moins évidemment, mais à l’avantage d’élargir une gamme déjà bien conséquente, permettant encore un peu plus de démocratisation du loisir.