Hello mes p’tites patates cosmiques! Article spécial de Sérialbdomadaire, avec un tour de mes séries favorites dans le genre science-fiction. J’aborderai plus tard le même format sur d’autres genres, sans chercher à marcher sur les plate-bandes de l’excellentissime et chatoyant Shiplisso et son blog Just One More Episode. La sf, c’est mon dada, et le genre a engendré de très nombreuses séries, pratiquement toutes américaines, dont les qualités font échos aux romans dont elles découlent souvent. La sf interroge nos sociétés modernes que nous aimons caractériser par le terme « civilisé » et elle est un miroir à peine déformant, amenant des jugements parfois – trop rarement – profonds.
Tout en haut de mon podium des séries sf se trouve Battlestar Galactica, un reboot d’une précédente série des années 80, et qui s’est déroulée en une incroyable saga sur quatre saisons, un spin-off (Caprica), trois films (un long pilote, Razor et the Plan), une web série (Blood & Chrome), un très bon jeu de plateau, un jeu de cartes, bref, une énorme franchise. Battlestar Galactica, outre d’irréprochables qualités dans sa forme de série, aura également eu le mérite de proposer un format dramatique et sombre, s’éloignant du modèle americano/ manichéen malheureusement toujours largement imposé par les networks. Je pointerai ainsi Brad Wright et son Stargate Universe, qui aura su s’inspirer de BSG pour relever la qualité du show, il faut bien l’avouer, pas très original jusqu’alors.
Battlestar Galactica est une série de Ronald D Moore, une saga dramatique avec suffisamment de moyens pour ne jamais nous faire croire qu’un pauvre hangar à Vancouver est l’intérieur d’un vaisseau. Nous y découvrons donc une Humanité disséminée sur douze planètes différentes, et démarrons le show avec un apocalypse global éradiquant une grande part de cette civilisation, et provoqué par les cylons, des machines douées de conscience, qui furent façonnées par les Hommes, avant de se rebeller et fuir. Nous suivons une flotte de vaisseaux rescapés du génocide et cherchant la mythique Terre, ou une treizième colonie serait établie. A partir de ce postulat, BSG nous entraîne dans une spirale de violence, de haine, mais également et surtout sur l’acceptation et le pardon. Apparemment, l’aspect mystique a dérangé pas mal de gens, alors que pour moi, il n’est qu’un moteur pour déclencher les arcs narratifs et renforcer l’originalité de certains personnages. De même, l’épisode final a déçu, je l’ai trouvé pour ma part parfait comme « conclusion », avec même une note optimiste bienvenue – après quatre saisons de souffrances! – BSG reste pour moi un chef-d’œuvre, tout simplement, ainsi qu’un marqueur ayant hissé le genre sf à la télé vers le haut. Plus simplement, dans le raz-de-marée des nouvelles séries, Battlestar Galactica est pour moi une valeur-étalon permettant de jauger ces shows, et concrètement, il y a peu de formats parvenant à rivaliser.
Normalement, Babylon 5 écraserait BSG, mais le peu de moyens engagé dans cette autre formidable saga, avec également beaucoup d’épisodes à la Star trek, très moyens, font que je lui attribue la médaille d’argent en chocolat. Gros bébé du grand Joe Michael Straczynski, Babylon 5 déroule ses intrigues extrêmement denses sur cinq saisons, écrites à l’avance par l’auteur, entrecoupées de films, avec en prime un spin-off (Crusade), un super jeu de cartes, un très bon jeu de rôles et un non moins goûteux jeu de figurines.
Babylon 5 est une immense station orbitale crée par les humains pour maintenir la paix entre les puissances de la galaxie. La saison 1 nous guide d’un personnage à l’autre, avec un Capitaine Sinclair aussi expressif qu’une endive. Les intrigues se mettent en place, et je dois bien avouer que ce premier arc n’est pas fou fou. A partir de la saison 2 cependant, tout se mets en place et les arcs narratifs se densifient pour se prolonger souvent jusqu’à la toute fin de la série. Manigances à l’échelle de systèmes stellaires, cataclysmes, peuples anciens reprenant du poil de la bête, trahisons et sacrifices se succèdent dès lors, avec comme pivot central le Capitaine Sheridan, a priori un gros bourrin pas trop finaud, qui se révèle vite le meilleur choix pour tenter une paix galactique et ouvrir l’esprit du plus grand nombre – à défaut, il reste bien bourrin – et bien entendu, ce qui fait la force d’un bon show, ce sont les seconds couteaux, et dans Babylon 5, il y en a pleins, jamais gentils, jamais méchants, mais toujours avec des failles, des faiblesses qui les rendent attachant. Parler de souffle épique en série me ramène toujours aux batailles spatiales de Babylon 5, qui malgré les moyens des années 90 restent tout à fait honnêtes en terme de qualité. C’est surtout l’univers décrit qui est imposant, on voit au premier coup d’œil que le moindre détail a été pensé par l’auteur, rendant crédible des cultures pour le moins exotiques, et nous faisant réfléchir sur l’acceptation de la différence.
Troisième place pour une série bien plus récente que les précédentes, et que je mets un poil en-dessous de ces dernières car n’en étant tout simplement pas à l’aboutissement de ces très bonnes intrigues. Adaptation des romans de Daniel Abraham et Ty Franck, rassemblés sous le pseudonyme de James SA Corey, the Expanse est une série diffusée jusqu’à la fin de sa saison 3 en cours par Syfy, qui cède ensuite ses droits à Amazon.
Pas de grandes guerres interstellaires dans ce show, mais malgré tout les inévitables tensions géopolitiques entre humains, au sein du système solaire ou la Terre et Mars s’apprêtent à se faire une bonne vieille guerre, tandis que les belters de la ceinture principale cherchent à prendre leur indépendance. Tout commence comme un polar puis évolue très vite vers de la très très bonne science-fiction teintée d’espionnage et de thriller. Les personnages sont très fouillés, tout en nuances, et l’univers qui nous est proposé reste un modèle de profondeur dont aurait dû s’inspirer Syfy qui tends plutôt à produire des séries très moyennes, sans aucune originalité.
Voilà une série d’une qualité irréprochable, avec une histoire pleine de tensions et des rebondissements crédibles. Pas de manichéisme primaire et malgré les problèmes de chacun et les dangers, un message positif passe à travers le « héros » – comme souvent, le personnage le moins intéressant – qui exalte les autres et pousse chacun à évoluer de manière cohérente.
Trois excellentes séries c’est vrai! Malheureusement depuis BSG, la qualité ne s’est pas spécialement répandue.
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Excellentes séries ! Je rajouterais pour ma part dans les récentes et même genres 2 que j’ai bien aimé, en tout cas pour l’instant, Star Trek: Discovery et The Orville. Ensuite dans les anciennes je mettrais Farscape… Qu’en pensez-vous ?
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The Orville m’a déçu car finalement pas si drôle et sûrement pas originale, avec également un problème de dynamique sur certains épisodes, Star trek Discovery par contre est en effet une bonne surprise. Farscape, je n’ai pas trop accroché car tous les aliens avaient des réactions humaines, même si certaines intrigues étaient intéressantes. Une excellente série sf : Childhood’s end, à voir!
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Tout à fait d’accord sur Orville, certains épisodes sont disparates mais j’ai aimé le côté « auto dérision ». Star trek est vraiment bien même si un léger essoufflement sur la fin de saison. Je ne connaissais pas du tout Childhood’s end et je vais vite y remédier, merci pour cette découverte
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Pour the Orville, oui ce n’est pas nul, mais le show aurait dû aller plus loin dans l’humour, du genre Galaxy quest. Pour Star trek, c’est la même faiblesse de toutes les séries de la franchise, une difficulté à tenir des arcs narratifs sur plusieurs épisodes, mais Discovery sors du lot en effet.
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