Dark sun, bronzage extrême!

Hello mes p’tites patates cramoisies! Oh oui, je sais que D&D est finalement tendance et que les nouveaux univers de la 5ème édition seront… Eberron, encore, et Ravnica… Mouif, c’est pour cela qu’en tant que vieux débris, je me tourne avec une certaine nostalgie vers les vieux univers de l’époque AD&D, et mon regard s’attendrit tout particulièrement sur Dark sun et son monde d’Athas, un endroit frôlant le paradisiaque, avec de belles rencontres, des lieux idylliques et des aventures épanouissantes sur le plan relationnel.

Oui d’accord, Dark sun, ce n’est pas tout à fait cela! Crée au début des années 90 par Tim Brown, le décor de jeu se pose comme radicalement différent des gentils petits univers déjà bien en place. Les Royaumes oubliés? Une aire de repos où pique-niquer! Dragonlance? Oui, ils ont l’air gentils ces dragons! Greyhawk? De méchants tyrans? Ah ok! Non, dans Dark sun, joueurs et joueuses ont comme première recommandation de créer deux ou trois personnages qui évolueront en parallèle de leur pj principal, le taux de mortalité étant élevé. Et pour cause; Pas d’eau, pas de métal, un soleil noir calcinant de vastes étendues désertiques, des rois et reines-sorcières régnant sur des cités-états isolées, toutes les races classiques adaptées pour la survie extrême, avec des halfelins cannibales et des thri-kreen anthropophages. L’esclavage tourne bien et pour celles et ceux qui aiment bien les prophéties, dommage, il n’y a pas de divinités sur Athas, tout au plus quelques créatures élémentaires énervées! On continue? Allez, pour les Gandalf en puissance, la magie de Dark sun existe sous une forme classique, dite préservatrice, mais illégale et très difficile à manipuler, ou sous une forme plus courante, dite profanatrice, qui absorbe l’essence vitale alentour, d’abord celle des plantounettes, puis pour les plus puissants, celle des êtres conscients. Les pouvoirs psioniques sont par contre très répandus, ce qui donne tout de même des armes pour tenir tête à des adversaires costauds. Oui parce que l’absence de métal implique de se battre avec des armes en os ou en bois. La bonne nouvelle? Il n’y a officiellement qu’un dragon dans la région de Tyr, mais malheureusement, il absorbe l’essence vitale des gens à très longue distance. Voilà.

Tout ça fait un peu post-apocalyptique avec rien que des gens en slip en cuir. Mais oui, et quelque part, ce n’est pas faux. Jadis, Athas était un monde-océan illuminé par un soleil bleu, tout allait pour le mieux, jusqu’à ce que les rhulisti – et ce ne sont pas des humains, non – apprennent à manipuler la Vie, provoquent une première catastrophe à l’échelle planétaire, et transforment l’éclat de leur soleil pour endiguer le processus. Le soleil vert engendre les jeunes espèces, comme les elfes, les nains, etc… qui considèrent l’Âge vert comme l’apogée de l’Histoire, alors qu’il s’agit du début de la fin. A cette époque, Rajaat, le Thanos local, découvre la magie, et décide de rassembler autour de lui quelques élus humains afin d’éradiquer… Toutes les autres espèces – l’ambition, oui – il ne dit pas à ses champions qu’au final, il souhaite rendre le monde aux rhulisti, plus très en forme de toute manière. Chaque serviteur se voit assigné un peuple à génocider, certains réussissent, d’autres non, mais finalement, le projet de Rajaat est découvert et les champions trahissent leur maître. Ils le bannissent dans une dimension voisine et prennent les choses en mains, devenant les rois et reines-sorcières. Ce sont les grandes lignes historiques avant que ne démarrent les scénarios et campagnes officielles pour Dark sun.

Comme toujours à l’époque, la gamme Dark sun compte des suppléments pour décrire les peuples, les différentes classes, comme le gladiateur ou les maisons-marchandes, un supplément spécifique au décor de jeu approfondi et personnalise les pouvoirs psioniques, la magie est également abordée en détail, ainsi que les régions avoisinantes à celles de Tyr, où se déroulent les aventures, mais également le jeu vidéo et l’intégralité des romans – d’une qualité malheureusement assez oubliable – Tout cela permet de s’immerger totalement dans un univers comptant parmi les plus violents que je connaisse, avec des bestiaires pleins de vilaines créatures, des pnj pensant généralement plutôt à leur survie immédiate qu’à aider les pjs, et des méchants très nombreux. L’espérance de vie est en effet possiblement écourtée, bien que les plus fort.es puissent ici acquérir rapidement des points d’expérience pour évoluer vers des capacités assez sympathiques. Par plus fort.es, je ne parle pas uniquement de la carac Force, qui peut ici monter très haut, mais de ruse et de discrétion, permettant d’obtenir des connaissances anciennes autant que des objets très puissants. Un supplément décrit les Faiseurs de Vie rhulisti et leurs artefacts, qui sont de très originales récompenses.

Je ne vais pas spoiler les méta-trames du décor de jeu, mais il existe plusieurs factions œuvrant dans l’ombre et préparant des avenirs étonnant pour Athas. Les campagnes officielles, présentées sous forme de carnets plein de plans et d’illustrations, font évoluer l’Histoire athasienne en une décade mouvementée, en impliquant des pjs qui vont rapidement progresser, ou mourir bien vite, tant les protagonistes s’avèrent puissants, mais surtout retors. L’autre intérêt des nombreux suppléments disponibles est de pouvoir faire jouer une fine équipe durant l’Âge vert, également exotique, car même en ces temps, il semblerai que le métal restait rare, et que les pouvoirs psioniques furent développés au-delà de ce que connaissent les descendants des peuples d’alors.

Sans nul doute l’un des meilleurs univers pour D&D, Dark sun offre un dépaysement garanti, aussi bien au niveau de ses peuples, que de ses classes, et même de ses adversaires.

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