The City & the City, idée rôliste

Coucou mes p’tites patates brutopiques! Je ne vais pas te faire un article concernant le très bon bouquin de China Miéville, the city & the city, ni non plus sur la mini-série adaptée par la BBC, avec David Morrissey dans le rôle principal, et si tu connais l’une ou l’autre de ces œuvres, tant mieux, ma p’tite patate! Autrement, petit point de situation sur le sujet; Besźel et Ul Qoma sont deux cités voisines dans lesquelles se déroulent une intrigue policière dont je ne peux pas du tout te dévoiler les tenants et aboutissants, étant menacé de privation de fromage italien par la brigade du spoil.

Tout ceci semble donc n’être qu’un énième polar bien ficelé, mais lorsque je mentionne le terme de « cités voisines », en réalité, les deux villes sont imbriquées l’une dans l’autre, et leurs habitant.e.s respectifs sont incapables de percevoir celles et ceux de l’autre. Il s’agit-là d’une barrière psychologie, leur provoquant nausées et désordres mentaux lorsqu’ils et elles tentent de se concentrer sur quelque chose associés à l’autre ville, quand bien même cela se trouve sur le trottoir opposé. Un concept fascinant donc, avec ses lois et ses contournements. C’est donc cela que j’ai bien envie d’adapter en jeu de rôle.

Fantasy et science-fiction permettent bien entendu de résoudre facilement ce genre d’aberration, mais dans un univers proche du nôtre, l’idée de barrières psychologiques à l’échelle de populations s’avère être un concept fascinant. On le retrouve bien dans le Monde des ténèbres de chez White wolf, au sein duquel la métamorphose des loups-garous provoquent une violente réaction traumatique parmi les témoins. Ici cependant, le blocage sensoriel s’applique au quotidien. J’ajoute que l’ambiance froide et un peu glauque renforce la sensation de malaise, que semblent par ailleurs éprouver tous les protagonistes. Ce n’est clairement pas une situation normale, mais les autorités imposent par la force et la coercition cet état de fait, contribuant ainsi à renforcer la puissance d’une intrigue palpitante.

Même s’il est possible d’adapter ce concept à quelque chose du type métropole riante à la Berlin XVIII, je pensais plutôt à Sigil, dans le décors de Planescape. Une force mentale/ magique pourrait très bien imposer aux différentes factions de ne plus percevoir les autres, amenant une forme de paix. Poussiéreux et Morts rouges se croiseraient sans même se voir, bien qu’ayant inconsciemment la sensation que quelque chose ne va pas. Les pjs prendraient conscience que certains de leurs interlocuteurs ne semblent pas percevoir certaines créatures passant pourtant à côté d’eux, ou des membres de l’Harmonium perdraient de vue un Xaositect traversant un quartier qu’ils ne perçoivent pas.

Le cadre se doit apparemment d’être de type urbain, afin de restreindre les mouvements, en contraignant un grand nombre d’individus à se côtoyer. Présenté de cette manière, il faut appuyer sur le malaise psychologique, faire naître une tension à travers de nombreux exemples anodins – quelqu’un lançant un objet de Besźel vers Ul Qoma blessera un passant, qui ne verra pas d’où vient l’attaque – le phénomène doit être établi tel une norme, un paradigme étrange passant pour presque ordinaire. Les pjs seront alors soit de passage, découvrant ce phénomène, soit nés au sein de celui-ci et prenant conscience que quelque chose ne va pas.

N’hésites pas à me dire ce que tu penses de ce concept, ma p’tite patate, si cela t’inspire des choses, et si c’est le cas, fais en profiter toutes les p’tites pommes de terre du monde en laissant un commentaire!

8 commentaires sur “The City & the City, idée rôliste

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  1. Le principe de base (sympa) me fait penser à cette anecdote (dont je ne sais pas la teneur) : « Le cerveau agit de telle sorte qu’on ne voit que ce qui nous paraît possible. Une histoire raconte : quand la flotte de Christophe Colomb arriva aux Caraïbes, les indiens d’Amérique ne pouvaient voir les bateaux car leur cerveau (n’ayant jamais enregistré une telle image de la réalité) ignorait l’existence de telles caravelles. Cependant, un chaman remarqua que des ondes anormales se formaient dans la mer. Il observa très longuement l’horizon et finalement les aperçut. »
    Les autres, le croyant et surtout lui faisant confiance, réussirent finalement à voir les caravelles.Il y a aussi un épisode de Starttrek (TNG je crois) qui fonctionne aussi comme ça…

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