L’Empereur-dieu de Dune, de Franck Herbert

Longtemps, ce quatrième roman du cycle de Dune, un monument de la littérature sf, fut pour moi un écueil, contre lequel mon intérêt se brisait sans cesse. Je dévorais les premiers romans, peinait un peu sur les Enfants de Dune, et n’arrivait jamais à m’intéresser au règne de Leto II, sautant toujours directement quelques millénaires pour arriver aux Hérétiques de Dune et sa conclusion, la Maison des Mères.

Il y seulement quelques années que j’ai donc lu cet Empereur-dieu de Dune! Par contre, je m’y suis attaqué trois fois, et je compte bien le dévorer à nouveau prochainement.

Ce roman est en fait une conclusion de la première partie du cycle de Dune. La Paix de Leto se prolonge depuis trois millénaires et impose une intolérable tyrannie à l’Humanité, la poussant vers ce qui sera ensuite connue sous le nom de Grande Dispersion. Mais après les premières pages et la narration de Leto, l’on comprend que toutes les anciennes intrigues, tous les plans ourdis par les Bene Gesserit ou les Tleilaxu se sont heurtés à l’écrasante  force divine qu’est L’Empereur-dieu. Que face à son règne, tous ont apprit à survivre et à s’adapter à des niveaux d’intrigues minimaux. Le Sentier d’or tant redouté par Muad’dib est en place, et nous découvrons donc un nouvel univers.

J’ai trouvé ce roman très différent des autres, aussi bien dans son ton que dans l’atmosphère crée autour d’une époque radicalement différente de la précédente. Le sacrifice de Leto est tellement effarant, qu’il faut plusieurs chapitres, voir l’entièreté du livre, pour en saisir le sens. Et malgré une certaine réussite de son Sentier d’or, il n’y a eu aucune surprise à voir toutes les forces domptées par l’Empereur-dieu conspirer de plus belle à sa mort. Au-delà des sempiternelles machinations pour le pouvoir cependant, ce sont les pensées et les émotions d’un démiurge qui sont abordées dans ce tome, je le répète, à mes yeux le plus profond de tout le cycle, et qui montre ainsi une facette de l’auteur trop peu révélée dans le reste de son œuvre.

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