
Coucou mes p’tites patates portuaires! Bon alors oui c’est vrai, le Havre ne semble d’entrée de jeu pas super fun, avant même que je vous touche deux ou trois mots à son sujet, vous grimacez face à l’illustration sur la boîte, face au nom peu évocateur de délire ludique. Mais il faut dépasser tout ça, car voilà une bien jolie petite pépite ludique!
Le Havre est un jeu d’Uwe Rosenberg, monsieur Agricola, et de Klemens Franz, qui au passage offre ici une identité visuelle immédiatement reconnaissable. Oui c’est supra-moche, mais c’est identifiable et ma foi, aussi étrange que cela puisse sembler, la patte graphique apposée sur le jeu est plutôt immersive. Non mais il faut s’imaginer dans une ville portuaire industrielle, c’est tout.

C’est sa mécanique archi-simple qui me fait dire que le Havre est une pépite. C’est en vérité le seul Rosenberg que je conserve dans ma ludothèque, il représente à mes yeux la quintessence de ce que ce très bon auteur peut proposer au loisir, un Agricola allégé, pouvant plus facilement être prit en main. Les actions possibles durant un tour de jeu sont peu nombreuses, toujours les mêmes d’un jeu à l’autre de l’auteur; Prendre des ressources, activer une capacité, soit sur nos bâtiments, soit sur ceux des voisins. On peut également acheter, vendre, et bien entendu, il faut nourrir son petit monde, à un rythme régulier et croissant. On peut dire ce que l’on veut de Rosenberg, ses jeux ont quelques points communs!

Ici la tension est encore plus terrible, car le nombre d’actions par tour est réduit à 2, maximum, et même pas consécutives. Celles et ceux ayant des cheveux se les arrachent, c’est inévitable, et l’on voit passer devant nous de splendides bâtiments aux pouvoirs magnifiques, alors qu’il faut sacrifier son précieux temps à rassembler péniblement du poisson. Une partie tourne assez vite, et le point fort du jeu reste sa très grande rejouabilité, avec son lot de bâtiments à comboter, plus ceux de l’extension, il y a vraiment de quoi faire. Autre point fort; Sa courbe d’apprentissage. Le Havre offre quelques combinaisons efficaces vers la victoire, elles se découvrent rapidement et l’on élimine assez vite les fausses bonnes idées, pour se concentrer sur les associations de cartes efficaces. La sensation est très plaisante, donnant à celles et ceux découvrant ce jeu un aperçu rapide de choses plus consistantes et expertes.
Tu le vois bien ma p’tite patate, finalement ce jeu à tout pour plaire! Visuellement, il est allemand, oui c’est vrai, mais ce design épuré reflète très bien une mécanique aussi simple que riche, avec en prime un côté tendu incitant à y revenir le plus vite possible. Clairement à mes yeux, la marque d’un très bon jeu.