Kon’nichiwa mes p’tites patates! Allez, je dis quelques mots sur ce court roman de Roger Zelazny, aux éditions Le Bélial’ et dans la l’excellente collection Une heure lumière. J’avais déjà parlé de ces nouvelles éditions d’oeuvres sf moins connues d’illustres auteurs, dans l’article sur Cérès et Vesta, de Greg Egan.
24 vues du mont Fuji, c’est donc un hommage à une série d’estampes sur bois de l’artiste japonais Hokusai. Tout le monde connaît au moins l’une de ces oeuvres, qui servent ici de guide de voyage à Mari, dont le mari Kit n’est plus là. Elle suit donc un cheminement en retrouvant les lieux représentés sur les estampes, tandis qu’autour d’elle se manifestent des phénomènes pouvant très bien être désignés sous le terme de spectres – Où comme disent les québecois, de fantômes dans le coquillage – Oui, sauf que c’est un roman de sf, dans un futur proche où une version surpuissante du web se retrouve même dans les lieux les plus reculés. L’on comprend que tout cela n’inquiète guère Mari, qui en pratiquante du bo, nous offre quelques rapides scènes d’action contre ces fantômes finalement virtuels, en partie.
Je le relirai encore prochainement, car je veux comprendre comment Zelazny a pu transcrire en si peu de mots ce que je retrouve et que j’adore dans le cinéma de Takeshi Kitano. Le rythme y est pour quelque chose, mais ce petit roman de 128 pages impose une ambiance très particulière, presque zen, dès son départ. Alors qu’il s’agit tout de même d’une sorte d’enquête sf! Quoiqu’il en soit, je ne peux que chaudement vous recommander cette lecture rapide, qui va vous plonger dans un état mental particulier, je pense. Cette collection du Bélial’ offre vraiment de très beaux textes, qui pour certains incitent à de nouveau s’attaquer aux classiques des auteurs concernés.
Ici, le format est celui de la novella, qui pousse Zelazny à coller au descriptif de 24 estampes d’Hokusai – qui en a exécuté 46 – un exercice de style pas évident, mais dont le résultat apporte de la poésie dans chacun des 24 courts chapitres, à tel point que l’on veut poursuivre la balade dans un Japon fantasmé, dont l’auteur cherche régulièrement à nous extraire, pour nous rappeler que le monde moderne est bien là. Je vous conseil de trouver des reproductions des estampes concernées, pour vous immerger encore plus dans le récit et la quête de Mari.
J’en ai entendu le plus grand bien ! J’avoue qu’il m’attire pas mal 🙂
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Je partage gloablement ton avis. C’est vrai que je trouve que Zelazny a su saisir une certaine âme du Japon et la retranscrire en rythme, en zénitude par une maîtrise des mots remarquables.
En revanche, j’ai eu un peu de mal initialement avant de me laisser emportée par le récit. Je ne pense pas que tous les amateurs de sf seront séduits.
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Il est vrai qu’au final, je pense que les amateurs et amatrices de polars seront sans doute plus intéressés par ce récit que les fans de sf.
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Encore une belle découverte, merci patate 🙂
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Mais toujours avec plaisir, jeune Khaneety 🙂
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je vais me laisser tenter^^
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Je garde un très bon souvenir de cette novella. Jolie chronique.
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