Maztica, pas frais mon maïs?

Coucou mes p’tites patates précolombiennes! Je finalise enfin cet article, dans mes brouillons depuis des lustres, et pour lequel il fallait que je me replonge dans les quelques suppléments. Je vous touche donc deux-trois mots concernant Maztica, le décors de jeu saveur mésoaméricaine pour AD&D et plus précisément, le fourre-tout des Royaumes oubliés.

Paru au début des années 90, suite à l’édition d’une trilogie de romans au titre éponyme, Maztica est le bébé de Douglas Niles, avec des illustrations de Fred Fields, Doug Beekman et Jeff Easley. Nous sommes sur un format boîte avec des livrets et des cartes, un ensemble pouvant sembler aujourd’hui plutôt léger, pour un total de 200 pages, mais dont la moitié sont consacrées aux adaptations des règles génériques, et une quinzaine aux règles de Battlesystem, il nous reste donc peu de place pour l’exotisme et le dépaysement.

Le setting ne connaîtra pas un succès fou, mais sera néanmoins mentionné assez régulièrement dans les suppléments pour les Royaumes oubliés, plus précisément ceux traitant de la côte des épées, région à partir de laquelle partent colons et explorateurs osant braver la Grande mer, pour aller chercher les richesses du nouveau monde. Bon, si la thématique des conquistadores reste aussi classique que dramatique, quid de sa transposition à la sauce D&D?

Eh bien ma foi, l’ensemble est plutôt pas mal, et même si comme toujours, employer le décors de jeu nécessitera beaucoup de travail de densification, de nombreuses pistes permettent bien de créer assez facilement des campagnes « à la Avatar« , avec des peuplades suffisamment différentes, offrant différentes approches face à la problématique de ces colons féeruniens quelque peu envahissant. Avec une magie plus druidique et animiste, nettement moins puissante que celle de ces envahisseurs, nous comprenons rapidement que, hormis une guérilla héroïque mais vouée à la tragédie, les moyens d’agir face aux changements radicaux sont limités. Il suffit d’ouvrir un livre sur les civilisations mésoaméricaines pour comprendre que, même en étant un super guerrier panthère trop badass, utilisant la magie des plumes et en faisant du troc à base de fèves de cacao, les différences avec les colons sont si grandes que même la sauce D&D ne pourra sauver les nations maztèques.

Enfin bref, comme très souvent avec les suppléments AD&D de cette époque, quelques bonnes idées se trouvent noyées dans l’habituel remplissage à base de modificateurs anodins, de tables d’armes et d’armures, d’objets magiques et de monstres. Le panthéon du continent aurait lui aussi mérité d’importants approfondissements, mais nous n’avons qu’un survol, faisant pâle figure face aux nombreux suppléments sur les divinités de Féerune. La boîte Maztica a cependant le mérite d’exister, elle sera appuyée par trois scénarios bien trop classiques pour que l’on s’y intéresse. Si vous voulez du D&D précolombiens, tournez vous plutôt vers le monde de Mystara et la boîte Red steel, totalement dépaysante et proposant un mélange des genres bien barré!

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